Déclaration
L’UNFPA accueille favorablement la nouvelle Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine
04 Août 2021
Déclaration
04 Août 2021
Déclaration du Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)
Cette semaine, l’Assemblée générale des Nations Unies a posé les fondations d’une passerelle vers la justice par sa décision d’établir une Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine. Aucun pays au monde n’a encore déraciné les systèmes profonds des inégalités raciales, qui pèsent lourdement sur les communautés d’ascendance africaine et sont le résultat de siècles de discrimination, de dépossession et d’esclavage.
En cette Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, la mise en place de l’Instance permanente est une avancée positive dans les efforts déployés par les Nations Unies au profit de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Je salue les États membres pour l’adoption de cette résolution et les enjoints à prendre des mesures concrètes, dans le cadre de leur travail avec l’Instance, pour donner corps à l’appel de la Décennie internationale en faveur de la reconnaissance, de la justice et du développement pour l’ensemble des personnes d’ascendance africaine.
À l’UNFPA, nous observons les effets continus du racisme et de la discrimination au cours de nos missions auprès de populations défavorisées du monde entier. Cela concerne particulièrement les femmes et les filles d’ascendance africaine, qui portent le fardeau non seulement des inégalités raciales, mais aussi des inégalités de genre. Ainsi, elles sont régulièrement confrontées à des taux accrus de mortalité maternelle, de violence basée sur le genre et de maladie. Nous voyons des femmes et des filles noires être privées de leurs droits fondamentaux en matière de santé et de bien-être sexuels et reproductifs ; nous voyons leur exclusion à tous les niveaux des processus décisionnels ; et nous voyons les effets néfastes que cela produit de génération en génération.
Les besoins des femmes et des filles vulnérables doivent devenir la priorité du programme de l’Instance et, au sein de l’UNFPA, nous nous engageons à collaborer étroitement avec les membres de l’Instance pour mettre ces besoins en évidence et y répondre. Nous avons beaucoup à apporter à cet effort.
Depuis longtemps, notre organisation défend le droit de chaque femme à accoucher en toute sécurité, à choisir sa famille et à vivre à l’abri de la violence. Cela sous-tend alors tout un ensemble de droits fondamentaux et de choix individuels, notamment la capacité à s’instruire, à travailler ou à s’engager sur le plan politique. L’UNFPA s’emploie activement à atteindre toutes les personnes d’ascendance africaine. En Amérique Latine et aux Caraïbes, par exemple, nous œuvrons à mettre fin à l’invisibilité statistique des communautés d’ascendance africaine, afin de comprendre à quel point elles sont mal desservies et de mieux répondre à leurs besoins. Nous écoutons leurs revendications de changement et portons leurs voix au-delà des frontières.
Aujourd’hui, nous nous faisons l’écho de leur appel à rompre les liens entre l’origine ethnique et le destin. La création de cette Instance est un pas dans la bonne direction et nous devons désormais travailler à franchir cette passerelle vers un avenir plus juste ; vers un lieu où nous pourrons enfin matérialiser notre vision collective de l’égalité des droits et de la dignité pour tous.