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Population mondiale : le saviez-vous ?

Les 10 faits suivants témoignent des énormes progrès accomplis à l’échelle du globe, même s’il reste du chemin à parcourir. © UNFPA/Anna Adhikari
  • 13 Avril 2015

NATIONS UNIES, New York – Les dirigeants du monde entier ont ouvert aujourd’hui la 48e session de la Commission de la population et du développement. Dans le cadre de cet événement, ils dresseront le bilan du développement de la planète et du bien-être de ses habitants.

Voici ci-dessous 10 points clés sur l’état actuel du monde. Ces faits montrent que d’énormes progrès ont été accomplis, même s’il reste du chemin à parcourir. En effet, encore trop de femmes et d’adolescents meurent de causes tout à fait évitables et trop de personnes voient leurs droits bafoués. Toutefois, ces faits ouvrent clairement la voie à un avenir plus prospère, où les besoins de chacun sont satisfaits et leurs droits sont respectés.

1. La population mondiale n’a jamais compté autant de jeunes, créant ainsi un potentiel de croissance économique et de développement social sans précédent.

Des jeunes participent au Forum des jeunes des Amériques, qui s’est déroulé début avril 2015, au Panama. © Wim Bouden/PNUD Pérou

La population mondiale compte près de 1,8 milliard de jeunes âgés de 10 à 24 ans, soit la plus importante proportion jamais enregistrée. La majorité d’entre eux vit dans les pays en développement. En effet, les enfants et les adolescents constituent la majorité de la population dans les 48 pays les moins avancés de la planète.

Cependant, le potentiel d’une trop grande majorité d’entre eux est entravé par l’extrême pauvreté, la discrimination et le manque d’informations. Investir dans leur éducation et leurs perspectives permettrait de mobiliser leurs idées, leurs idéaux et leurs innovations pour façonner l’avenir.

2. Les femmes vivant en Afrique subsaharienne ont autant de risques de mourir durant la grossesse ou l’accouchement que les Anglaises du XIXe siècle, comme l’a évoqué Charles Dickens dans Oliver Twist et Un chant de Noël.

Tumuhimbise Kate se repose à l’extérieur de la maternité de la ville de Kanungu, en Ouganda. © Tadej Znidarcic

Autrement dit, sur 100 000 naissances en Afrique subsaharienne, 510 femmes meurent de causes liées à la maternité. À l’échelle mondiale, près de 800 femmes décèdent chaque jour des suites de la grossesse.

Pourtant, des progrès significatifs ont été enregistrés : le taux mondial de mortalité maternelle a diminué de 45 % depuis 1990. Par ailleurs, les mesures nécessaires pour poursuivre sur cette lancée sont connues et comprennent le développement de l’accès aux soins de santé maternelle ainsi que la planification familiale volontaire. Malgré cela, le problème n’est pas encore résolu.

3. Dans les pays en développement, pas moins de 225 millions de femmes ne souhaitent pas tomber enceintes sans pour autant disposer de méthode contraceptive moderne.De plus, des dizaines de millions de femmes ne reçoivent pas les soins obstétriques de base dont elles ont besoin pendant la grossesse et l’accouchement.

Distribution de pilules contraceptives dans un établissement de santé de Moaga, au Burkina Faso. © Ollivier Girard

Selon les dernières données, si toutes les femmes ne souhaitant pas tomber enceintes avaient accès aux méthodes contraceptives modernes et si l’ensemble des femmes enceintes et des nouveau-nés recevait les soins appropriés, le nombre de décès maternels chuterait de 67 %. Les grossesses non désirées diminueraient alors de près de 70 % et le taux de décès néonatals baisserait d’environ 77 %.

4. Malgré la condamnation de cette pratique par la communauté internationale, le mariage d’enfants reste monnaie courante à l’échelle mondiale. Près de 37 000 mariages d’enfants ont lieu chaque jour.

Cette jeune fille de 12 ans a été mariée de force. Depuis, elle subit constamment des maltraitances. Elle bénéficie de l’assistance de la clinique Al Halbouni de Damas (Syrie), soutenue par l’UNFPA. © UNFPA/Hamada Smesem

Si le mariage d’enfants est interdit dans le monde entier, il perdure en raison de la pauvreté et des inégalités entre les sexes. Pour mettre fin à cette pratique néfaste, il est essentiel de promouvoir l’égalité des sexes et d’enrayer l’extrême pauvreté.

Garantir l’autonomie des femmes peut également jouer un rôle important en la matière. Les filles connaissant leurs droits et possédant les compétences de base nécessaires à la vie courante ainsi qu’un niveau d’instruction suffisant sont bien moins vulnérables face au mariage d’enfants.

5. Les complications durant la grossesse et l’accouchement sont la deuxième cause de décès chez les adolescentes des pays en développement.

Cette jeune fille de 16 ans vient tout juste de donner naissance à un petit garçon au Mozambique. © Benedicte Desrus/Sipa Press

Dans les pays en développement, 20 000 filles âgées de moins de 18 ans deviennent mères chaque jour et beaucoup tombent enceintes avant d’avoir atteint leur maturité physique. Des dizaines de milliers d’adolescentes meurent chaque année de causes liées à la grossesse et à l’accouchement. 

Une baisse significative du nombre de grossesses adolescentes a été enregistrée depuis 1990, mais les progrès restent irréguliers et d’importants efforts doivent encore être déployés. Tout comme l’éradication du mariage d’enfants, l’amélioration du statut des filles et l'accès à l'information jouent un rôle crucial dans la baisse du nombre de grossesses et de décès liés à cette dernière chez les adolescentes.

6. Selon les dernières estimations des Nations Unies, la population mondiale sera comprise entre 7 et 17 milliards d’individus d’ici la fin du siècle.

Rina prépare le repas avec son mari et leur fils de 3 ans dans leur maison du village de Patharshi, au Bangladesh. © UNICEF/NYHQ2014-3264/Noorani

Cet écart dans les estimations est principalement dû à la vitesse à laquelle le taux de fécondité diminue. Ce dernier est en constante régression depuis plusieurs années en raison du désir croissant de former de plus petites familles et du meilleur accès à la planification familiale volontaire. Au début des années 1970, les femmes avaient en moyenne 4,5 enfants. En 2014, le taux de naissance était d’environ 2,5 enfants par femme.

En s’appuyant sur cette tendance, les Nations Unies ont élaboré trois projections démographiques : la prévision la plus haute suggère que la population mondiale pourrait atteindre 17 milliards de personnes d’ici 2100, tandis que la projection la plus basse avance le chiffre de 7 milliards, soit environ la population mondiale actuelle. Selon l’estimation moyenne, la population mondiale pourrait tourner autour de 11 milliards de personnes d’ici la fin du siècle.

7. Si le nombre de décès liés au VIH a baissé de 35 % depuis 2005, les estimations semblent indiquer une augmentation de la mortalité imputable au VIH chez les adolescents.

Arafat, éducatrice pour les pairs, informe les écoliers et distribue des documents de sensibilisation au VIH à Khartoum, au Soudan. © UNICEF/SUDA2014-XX166/Noorani

De manière générale, les décès imputables au VIH sont en baisse, tout comme les nouvelles infections à VIH. Cependant, les jeunes restent particulièrement vulnérables à cette maladie, un constat alarmant.

Des efforts supplémentaires s’avèrent nécessaires pour fournir aux adolescents des informations complètes sur la santé sexuelle et reproductive, leur proposer des services pour prévenir la transmission du VIH, et offrir des traitements aux adolescents atteints du virus.

8. Si la tendance actuelle se poursuit, on estime à environ 15 millions le nombre de filles âgées de 15 à 19 ans qui subiront des mutilations génitales féminines (MGF) d’ici à 2030.

Près de la moitié des filles de cette classe de l’école préparatoire New Beinzeid de Asyout, en Haute-Égypte, ont été victimes de MGF. © UNFPA/Omar Gharzeddine

À l’échelle mondiale, entre 100 millions et 140 millions de femmes et de filles actuellement en vie ont subi des MGF, sous l’une de ses formes. Cette pratique peut causer des douleurs chroniques, des infections, des complications à l’accouchement et d’autres effets néfastes.

Les dialogues communautaires au sujet des conséquences des MGF sur la santé et les droits humains ont incité bon nombre de personnes à renoncer à une pratique nuisible. Dans 15 pays clés dans lesquels l’UNFPA et l’UNICEF travaillent conjointement pour mettre fin à cette pratique, 12 357 communautés se seraient engagées à abandonner les MGF.

9. Le nombre de migrations est plus élevé que jamais. En 2013, le nombre de migrants internationaux s’élevait à près de 232 millions de personnes, contre 175 millions en 2000.

Des travailleurs agricoles migrants récoltent le coton au Soudan. © Photo des Nations Unies/J Mohr

Selon les données de la Division de la population des Nations Unies, la moitié des flux migratoires internationaux provient de seulement 10 pays et les cinq principales destinations sont les États-Unis, la Fédération de Russie, l’Allemagne, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.

Si l’on a tendance à croire que les migrations se font exclusivement des pays en développement vers les pays développés (« migrations sud-nord »), les mouvements entre les pays en développement (« migrations sud-sud ») sont légèrement plus fréquents.

Les migrants peuvent être exposés à l’exploitation, la maltraitance et la discrimination. Cependant, ils contribuent largement à la prospérité aussi bien des pays vers lesquels ils émigrent que de leur pays d’origine.

10. Plus de la moitié de la population mondiale vit en milieu urbain et cette vague d’urbanisation historique va se poursuivre sur les années à venir.

Vue de Dacca, au Bangladesh. La région Asie-Pacifique connaît une urbanisation rapide. © Photo des Nations Unies/Kibae Park

L’urbanisation modifie profondément les paysages et les modes de vie. Si elle offre de nombreuses perspectives, telles qu’un meilleur accès à l’emploi, à l’éducation et aux services essentiels, elle peut également concentrer les inégalités dans les taudis et les implantations sauvages.

Afin de s’assurer que tous les citadins bénéficient des avantages de l’urbanisation, des politiques d’avenir doivent être mises en place, en particulier pour soutenir le développement durable et le respect des droits humains.

– Steven Edwards

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