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« Je n’avais aucune idée de ce qui m'arrivait » - Les besoins des réfugiés se multiplient
- 05 Novembre 2018
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PROVINCE DE LUNDA NORTE, Angola – La montée de violence survenue en mars 2017 dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo a provoqué la fuite de près de 1,4 million de personnes, et contraint plus de 35 000 personnes à s'enfuir dans la province de Lunda Norte, en Angola. Environ 75% des réfugiés du Kasaï en Angola sont des femmes et des enfants.
Les femmes et les jeunes filles qui ont fui le conflit font face à de très grandes difficultés. Nombre d'entre elles sont exposées à de graves risques, notamment à la violence basée sur le genre , qui donne souvent lieu à des situations humanitaires . La plupart sombrent dans la pauvreté - privées de l'éducation et des services de santé qui permettent de sauver des vies.
De surcroît, les déplacements imposent un lourd tribut aux femmes et aux jeunes filles. En exil, leurs besoins de santé les plus intimes - et les plus tabous - sont souvent négligés, ce qui entraîne de graves conséquences. « J'ai eu mes premières règles ici dans ce camp de réfugiés », a déclaré Marie Anny, 13 ans, dont la famille vit maintenant dans le camp de Lóvua, qui abrite plus de 14 000 réfugiés congolais. « Je n'avais aucune idée de ce qui m'arrivait. Pour moi, ce jour a été triste et honteux. »
Partout dans le monde, l’idée que les femmes et les jeunes filles menstruées sont impures contribue à les exclure non seulement de la vie familiale, mais aussi de l’éducation et de l’emploi. Dans certains endroits, l'isolement et l'expulsion du domicile peuvent être dangereux, les exposant à des conditions climatiques extrêmes et à la violence sexuelle. Dans d’autres, l’apparition des menstruation est associée au mariage d’enfants , ce qui augmente le risque de grossesse chez les adolescentes et de complications potentiellement mortelles avant, pendant et après l’accouchement.
Le déplacement amplifie ces épreuves.
« Quand j'ai mes règles, j'utilise habituellement des bandes de tissu absorbant, mais dans le camp de réfugiés, il est difficile de s’en procurer », a déclaré Marie Anny à l'UNFPA.
Les conditions préjudiciables sur les sites d'évacuation peuvent nuire à la santé sexuelle et reproductive des femmes, tandis que le manque d'accès à des produits d'hygiène limite leur mobilité et accroît leur vulnérabilité à la violence sexuelle. Les jeunes filles qui ne sont pas en mesure de gérer leur hygiène menstruelle courent également un plus grand risque de manquer l'école ou d'abandonner complètement leurs études.
Marie Anny a reçu l'un des 8 000 kits de dignité de l’UNFPA distribués aux femmes et aux jeunes filles du camp de réfugiés de Lóvua. Les kits contiennent des articles d'hygiène essentiels tels que des serviettes hygiéniques, des sous-vêtements, du savon, des brosses à dents et du dentifrice.
L’UNFPA travaille avec ses partenaires pour fournir ces kits de dignité aux femmes et aux jeunes filles du monde entier - dans les écoles et dans les espaces sécurisés pour les femmes et les jeunes filles. Ces espaces sécurisés offrent plus que des services de santé sexuelle et reproductive .
Les espaces sécurisés soutenus par l’UNFPA offrent également des services de conseil, d'assistance juridique et de formation professionnelle tenant compte des spécificités culturelles aux femmes et aux jeunes filles exilées par le conflit, mais également aux victimes de violences sexistes. Ces espaces sécurisés permettent d’offrir aux femmes et aux jeunes filles la possibilité de s’informer sur leurs droits ainsi que sur d’autres aspects de la santé sexuelle et reproductive, notamment en matière d’égalité des sexes et de prévention du VIH.
Avec plus de 7 000 femmes et jeunes filles en âge de procréer dans le camp de réfugiés de Lóvua, les besoins en matière de services de santé sexuelle et reproductive augmentent.
Pour Marie Anny, les kits de dignité permettent de rester en bonne santé, sûre et confiante.
« Je prends mieux soin de mon hygiène lorsque je reçois le kit », a-t-elle ajouté.
– Denizia Rocha Pinto