Actualités

En Ukraine, en pleine guerre, une maternité mobile permet des accouchements et propose des soins de santé essentiels

Des médecins d’un centre médical d’urgence travaillent dans des zones reprises de la région de Kharkiv (Ukraine) pour fournir des soins de santé sexuelle et reproductive aux femmes et filles qui en ont urgemment besoin. © UNFPA/Andriy Kravchenko
  • 07 Décembre 2022

BALAKLIYA, Ukraine – « Lorsque la guerre a atteint cette zone, femmes et enfants ont tenté de fuir le danger, la famine et le manque de services médicaux », explique le Dr Olga Filipova, gynécologue-obstétricienne en Ukraine.

Le Dr Filipova propose une aide médicale aux femmes situées dans les zones isolées de la région de Kharkiv, ravagée par la guerre. Son équipe entre en lien avec elles via une maternité mobile de l’UNFPA, actuellement établie dans la ville de Balakliya, récemment reprise aux forces russes. Bien que les bombardements n’aient pas totalement cessé, une partie de la population commence à revenir, dont de nombreuses femmes et enfants qui ont désespérément besoin de soins.

A doctor in a clinical room.
Le Dr Olga Filipova est gynécologue-obstétricienne et travaille actuellement dans une maternité mobile soutenue par l’UNFPA à Balakliya,, dans la région de Kharkiv (Ukraine). © UNFPA/Andriy Kravchenko

« Tant que la guerre fait rage, cette unité mobile va s’avérer très utile », souligne le Dr Filipova. « Même à présent que le gouvernement a repris le contrôle de la région et que les gens commencent à rentrer chez eux, les structures de santé locales sont toujours peu nombreuses à être opérationnelles. »

La plupart des établissements de santé et des autres infrastructures essentielles de la région de Kharkiv ont été détruits, notamment une clinique soutenue par l’UNFPA à Izioum, qui était au service de plusieurs communautés des environs. Les services étant concentrés dans un nombre d’établissements très réduits, cette unité mobile est désormais pour beaucoup la seule façon de recevoir des soins d’urgence (bien souvent vitaux) en matière de santé sexuelle et reproductive.

Totalement autonome et dotée de son propre accès à l’électricité et à l’eau, l’unité mobile peut pratiquer des interventions complexes telles que des césariennes, dans les conditions les plus difficiles. Les équipes y travaillent confortablement, avec tous les médicaments et fournitures nécessaires à tout un éventail d’examens et à des accouchements en toute sécurité.

« Nous proposons une assistance très large, depuis des visites médicales généralistes et des analyses de base jusqu’à la planification familiale, la contraception et l’orientation vers des spécialistes », précise le Dr Filipova. 

Une nette augmentation des risques et complications 

L’Organisation mondiale de la santé estime que près de 688 établissements de santé ont été attaqués en Ukraine depuis le début de cette terrible guerre il y a neuf mois. Les perturbations dans l’alimentation en électricité, en eau et en chauffage, ainsi que la dangerosité des routes (dont beaucoup sont minées) rendent difficile l’accès ou l’utilisation des services de santé disponibles, menaçant des millions de vies.

A damaged building
L’hôpital principal d’Izioum, dans la région de Karkhiv, a été presque entièrement détruit. Des dizaines de milliers de personnes ont ainsi du mal à accéder à des services essentiels. © UNFPA/Andriy Kravchenko

Les territoires repris comptent environ 80 000 femmes en âge de procréer, dont plus d’une centaine actuellement enceintes dans la région de Kharkiv, et 70 qui doivent accoucher dans les trois prochains mois.

« De nombreuses femmes, notamment celles qui sont enceintes, n’ont plus reçu d’aide médicale adaptée depuis des mois ; c’est également le cas des personnes âgées atteintes de maladies chroniques. Par conséquent, nous observons de graves complications chez les femmes enceintes ainsi qu’une aggravation des états cliniques », déclare le Dr Filipova. Parmi les cas les plus fréquents, on trouve le cancer du col de l’utérus, le diabète ainsi que les infections sexuellement transmissibles comme le VIH.

Chaque patient·e a besoin d’une assistance adaptée à ses besoins, que l’UNFPA fait tout pour assurer en ouvrant de nouveaux services de santé, en déployant des équipes mobiles d’aide psychosociale, ainsi qu’en créant des lignes téléphoniques pour les survivantes de violence.  Depuis mars 2022, plus de 10 000 femmes et filles ont bénéficié de services de santé sexuelle et reproductive dans des cliniques mobiles soutenues par l’UNFPA, et près de 33 000 ont eu accès à des services psychosociaux, que ce soit dans des cliniques ou via des lignes d’assistance téléphonique.

A damaged building.
Une ambulance fournie par l’UNFPA, grâce au soutien de l’Espagne, est prête à être déployée pour aider l’hôpital d’Izioum à répondre aux besoins de l’équipe de santé mobile. © UNFPA/Andriy Kravchenko

Fournitures et services manquants : une situation à risque

Dans les prochaines semaines, l’UNFPA commencera à gérer plus de 30 cliniques mobiles en Ukraine, pour faire en sorte que des milliers de femmes et de filles reçoivent les soins de santé sexuelle et reproductive dont elles ont besoin, notamment une assistance qualifiée à l’accouchement et des soins postnatals. Une ambulance a aussi été fournie à l’équipe mobile qui travaillera dans la région de Kharkiv ; elle est basée à l’hôpital d’Izioum, désormais détruit.

Toutefois, la logistique et les chaînes d’approvisionnement subissent encore des perturbations durables, et l’insécurité entrave les services médicaux les plus essentiels : les femmes et les filles d’Ukraine font face à des difficultés sans précédent. 

Des centaines de milliers de villes et villages isolés sont privés d’électricité et de leurs infrastructures de communication, ce qui signifie que les personnes qui y vivent ont beaucoup de mal à trouver de l’aide, alors même qu’elles en ont cruellement besoin.

Nous utilisons des cookies et d'autres identifiants pour améliorer votre expérience en ligne. En utilisant notre site web vous acceptez cette pratique, consultez notre politique en matière de cookies.

X