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En Guinée-Bissau, les femmes confrontées à un voyage périlleux pour des soins médicaux reçoivent de l'aide
- 14 Août 2018
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BISSAU, Guinée-Bissau – Jusqu'au mois dernier, lorsqu'une femme avait besoin d'une césarienne d'urgence sur l'île de Bubaque, en Guinée-Bissau, elle devait faire un trajet de cinq heures en bateau vers la capitale. Et le bateau n’est programmé qu'une seule fois par semaine.
L’Hôpital Régional de Bubaque - qui dessert 17 îles de l’archipel des Bijagos - n’avait aucun bloc chirurgical. Il lui manquait également la capacité de fournir des soins obstétricaux et néonatals d’urgence.
Les femmes nécessitant des soins urgents ont souvent recours à des canoës motorisés, plus lents et moins fiables que le bateau à passagers programmé une fois par semaine, sur de longues étendues de l'océan Atlantique.
"Les femmes des Bijagos risquaient de perdre leurs vies en voyageant depuis Bubaque" en quête de traitement, a expliqué Kourtoum Nacro, Représentante de UNFPA en Guinée-Bissau.
Depuis 2015, une moyenne de 14 femmes enceintes présentant des complications obstétricales ont été évacuées de la région vers Bissau chaque année. Certaines n'ont pas survécu.
La vie peut être précaire pour les femmes en Guinée-Bissau. Selon les données de 2015 des Nations Unies, le pays a l'un des 20 taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde.
La plupart de ces décès pourraient être évités grâce à l'accès à des services de santé de qualité.
Pourtant, selon les données de l'UNFPA, 79% des besoins du pays en soins de sages-femmes qualifiées ne sont pas satisfaits, et moins de la moitié des femmes du pays accouchent sous les soins d'un personnel qualifié.
Mais le changement arrive.
Un nouveau bloc opératoire de chirurgie, appuyé par UNFPA et le Gouvernement du Portugal, a ouvert ses portes à l'Hôpital Régional le 25 juillet 2018.
Il desservira non seulement Bubaque, mais toute la région de Bolama-Bijagos, qui couvre une population de plus de 35 000 habitants. Le bloc opératoire vise « réduire les références des femmes enceintes à Bissau, réduire les décès maternels et, de manière significative, réduire les souffrances des personnes vivant dans les îles", a déclaré la sage-femme Arminda Correia, Responsable Régionale des questions de santé et de reproduction, lors de l'inauguration de ce bloc.
Grâce à ses nouvelles installations chirurgicales, l’hôpital pourra fournir une gamme complète de soins, notamment des services de santé primaires, des soins prénatals, des accouchements assistés, des soins obstétricaux et néonatals d’urgence, des soins postnatals, des soins de chirurgies obstétricales et autres.
Le bloc opératoire de Bubaque est le sixième établissement de santé que UNFPA a construit ou rénové depuis 2015.
L'UNFPA a également soutenu la construction d'un bloc opératoire de chirurgie à Buba et de deux maisons d’attente de maternité à Buba et Catió, et a réhabilité une autre à Bubaque, où les femmes en phase avancée de grossesse ou présentant des complications obstétricales viennent attendre tôt leurs soins. Plus loin dans le village isolé de Gã-Para, l'UNFPA a réhabilité un centre de santé abandonné et une résidence pour agents de santé.
Cinq de ces projets ont été appuyés par le partenariat H4+/H6, avec un financement de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement en Guinée-Bissau.
La construction de ces installations était une entreprise massive très compliquée. Le processus a impliqué la coordination avec six gouvernements consécutifs - trois en 2016 seulement.
L'accès aux sites de construction éloignés posait également des défis majeurs.
Par exemple, pour atteindre le centre de santé de Gã-Para, il fallait emprunter des routes périlleuses qui deviennent impraticables pendant la saison des pluies.
Le centre de santé initial et la résidence du personnel de santé avaient été abandonnés pendant 19 ans.
"Beaucoup de femmes sont mortes en accouchant à domicile, parce qu'elles ne pouvaient pas se rendre au centre de santé le plus proche, situé à 25 kilomètres de là, dans la cité de Fulacunda", a déclaré Mme Nacro.
Maintenant que le centre de santé Gã-Para a été rehabilité - avec de l'eau courante et de l'électricité 24 heures sur 24 à partir de panneaux solaires -, les femmes "n'auront plus besoin de marcher pendant trois jours pour atteindre le centre de santé le plus proche", a-t-elle ajouté.
Aujourd'hui, les six établissements de santé sont prêts et cinq sont pleinement opérationnels. L’UNFPA est en train de consolider ces efforts en aidant à former des Infirmiers techniciens en anesthésie - qui n'existaient pas auparavant en Guinée-Bissau - et des sages-femmes qualifiées.