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Des drones transportent des produits de santé maternelle dans les zones rurales du Bénin
- 23 Novembre 2021
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COTONOU, Bénin – Lorsque la pandémie de COVID-19 est arrivée au Bénin le 16 mars 2020, les autorités savaient que le virus était une menace terrible pour les autres priorités sanitaires, et plus particulièrement pour la santé maternelle et infantile. Le système de santé a dû faire face à une pénurie d’équipements de protection individuelle pour les soignant·e·s, et de nombreux établissements de santé ont fermé. Le centre hospitalier et universitaire de la mère et de l’enfant Lagune de Cotonou a ainsi été fermé aux femmes enceintes lorsqu’un·e agent·e e santé a contracté le virus et que la moitié des équipes de l’établissement a dû être mise en quarantaine.
Les responsables de la santé et les groupes humanitaires tels que l’UNFPA étaient également très préoccupés par la continuité de la chaîne d’approvisionnement sanitaire, surtout dans les zones rurales et isolées.
« J’ai déjà connu des situations dans lesquelles des gens avaient besoin d’une transfusion, et dans lesquelles le sang devait venir d’une destination lointaine… En tant que soignant, c’est le genre de chose qui vous marque », explique le Dr Ismail Lawani, chirurgien et professeur.
Le Dr Lawani est aussi un pilote de drone professionnel et travaille sur un projet de l’UNFPA financé par Takeda Pharmaceuticals Company Limited, le projet a été lancé en pleine pandémie de COVID-19 : l’utilisation de drones pour livrer des produits essentiels sur de longues distances, notamment des médicaments liés à la santé mentale et des produits sanguins dans les zones isolées.
S’appuyer sur une expertise locale
Ce projet de drones a connu une phase pilote de test début 2021, avec un drone d’une portée de 15 km, qui pouvait soulever jusqu’à 10 kg.
L’initiative s’appuie sur l’expertise de Global Partners, une start-up basée au Bénin qui développe et met à disposition la technologie des drones, pour une utilisation dans des projets d’agriculture, de surveillance et de conservation de la biodiversité. Les connaissances locales sont essentielles, d’une part pour répondre au mieux aux besoins liés à la COVID-19, et d’autre part pour surmonter les difficultés d’approvisionnement et de transport qui existaient déjà avant la pandémie.
« Au Bénin, de nombreuses régions sont très isolées, notamment à certaines périodes de l’année », souligne Djawad Ramin, délégué de l’UNFPA et responsable du projet drones. « À Firou par exemple, il y a un petit pont qui relie le village à d’autres communes, et pendant la saison des pluies l’eau monte, ce qui coupe totalement Firou des autres villages. Grâce à un drone, nous pouvons atteindre la maternité qui s’y trouve, alors que jusqu’à maintenant, l’hôpital se retrouvait isolé et les patientes ne pouvaient pas recevoir les soins dont elles avaient besoin. »
Sauver des vies
L’utilisation de drones pour la livraison de médicaments supplémentaires peut faire toute la différence dans les situations d’urgence. Ainsi, les produits sanguins, que le Dr Lawani indique être fondamentaux dans les zones isolées, se révèlent souvent essentiels en cas d’hémorragie postpartum chez les patientes, ce qui est une des causes principales de mortalité maternelle dans le monde.
Germaine Balogoun, sage-femme à Firou, explique ce qui arrivait auparavant en cas de pénurie de produits médicaux : « Sans les drones, si nous n’avions plus les produits nécessaires, il nous fallait rapidement évacuer la patiente vers le centre de santé le plus proche, à Kairou, ce qui prend beaucoup de temps. Cela signifiait que beaucoup mouraient pendant le trajet. C’est pour cela que l’utilisation des drones réduit le risque de mortalité maternelle pour notre centre. »