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Au Libéria, l’épidémie d’Ebola place les femmes enceintes en situation de détresse

Au Libéria, l’épidémie d’Ebola place les femmes enceintes en situation de détresse
Deux sages-femmes vêtues d’un équipement de protection fourni par l’UNFPA confient un nouveau-né à sa mère à la clinique Star of the Sea de West Point, à Monrovia. Crédit photo : UNFPA Libéria
  • 26 Août 2014

MONROVIA, Libéria – Le virus Ebola a eu un impact dévastateur sur les systèmes de santé au Libéria, où l’épidémie semble s’intensifier. L’UNFPA fournit des équipements de protection aux agents de santé ainsi que des kits d’accouchement hygiénique aux établissements de santé afin de les aider à rétablir l’accès aux soins vitaux. La situation demeure toutefois catastrophique.

La crise ne se limite pas aux personnes infectées par le virus, loin de là. Les systèmes de santé submergés et la panique générale constituent un obstacle pour les soins de santé de base, notamment les services vitaux de santé maternelle.

« Le fait que les femmes, en particulier les femmes enceintes, n’aient pas accès aux services de santé reproductive ne peut qu’entraîner une catastrophe sanitaire majeure », a déclaré John K. Mulbah, président du service de gynécologie et d’obstétrique à l’Université du Libéria.

Les plus touchés

Une femme enceinte traverse une maternité déserte à Monrovia, où de nombreux établissements ont été abandonnés ou fermés. Crédit photo : UNFPA Libéria

Ebola est l’une des maladies les plus mortelles pour l’être humain, avec un taux de létalité pouvant atteindre jusqu’à 90 %.

Bien que l’épidémie actuelle affiche des taux de mortalité plus faibles, elle est de par son ampleur la plus meurtrière depuis la découverte de cette maladie en 1976. Sur les 2 615 cas recensés en Guinée, au Libéria, au Nigéria et en Sierra Leone, 1 427 personnes sont décédées, selon les récentes estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

D’après les derniers chiffres, le Libéria serait sans doute le pays le plus touché actuellement. Rien qu’entre le 19 et le 20 août 2014, 142 nouveaux cas ont été signalés, dont 110 au Libéria. Le 6 août, la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, a proclamé l’état d’urgence pour combattre l’épidémie.

Malheureusement, c’est chez les personnes qui aident les malades qu’Ebola cause le plus de ravages.

La vulnérabilité au virus est la même pour les hommes et pour les femmes, mais ce sont traditionnellement les femmes qui doivent s’occuper des membres de la famille lorsqu’ils sont malades, ce qui accroît leur exposition au virus. Les représentants de la santé ont donc constaté un plus grand nombre de décès chez les femmes que chez les hommes au Libéria.

En outre, dans tous les pays touchés, un nombre sans précédent d’agents de santé ont contracté la maladie, selon l’OMS. Rien qu’au Libéria, environ 117 agents de santé ont été infectés et 63 sont décédés, selon un récent rapport du gouvernement.

Augmentation de la mortalité maternelle

Les centres de soins de tout le pays n’ont plus de gants d’obstétrique ni d’équipements de protection individuelle, indispensables pour prévenir la contamination.

Cette pénurie de produits essentiels, la contamination des prestataires de soins de santé et la peur de l’infection chez le personnel ont entraîné la fermeture généralisée des établissements de santé, en particulier dans les zones touchées par Ebola.

Philderald Pratt, représentant adjoint de l’UNFPA Libéria, livre une cargaison de trousses de santé reproductive à Caullau Jabbeh-Howe, responsable de la santé familiale au ministère de la Santé et des Affaires sociales. Crédit photo : UNFPA Libéria

La crise a également privé les femmes enceintes de ressources indispensables, alors qu’elles avaient déjà du mal à bénéficier des soins de santé adéquats. Ainsi, à Bong, l’un des comtés les plus peuplés, l’ambulance utilisée pour les urgences obstétriques est désormais réquisitionnée pour la lutte contre l’épidémie d’Ebola. En outre, le service de chirurgie et les urgences du JFK Hospital, l’un des principaux hôpitaux référents du pays, sont fermés.

« À cause de l’épidémie, on a vu augmenter le nombre de décès de femmes enceintes pour des causes évitables, comme des hémorragies antepartum et postpartum, des ruptures utérines ou encore de l’hypertension », témoigne le Dr Mulbah.

Interventions de l’UNFPA

L’UNFPA distribue des trousses de santé reproductive d’urgence, notamment des kits d’accouchement hygiénique, aux établissements de santé, aux sages-femmes et aux communautés. Ces trousses contiennent les fournitures médicales nécessaires pour pratiquer des accouchements sans danger et faire face aux éventuelles complications.

Le Fonds leur procure aussi des gants médicaux afin de faciliter les accouchements en toute sécurité, tout en protégeant les agents de santé d’une possible infection. Il fournit également des désinfectants, des équipements de protection (tabliers ultrarésistants) ainsi que du matériel pour se laver les mains.

« Nous voulons garantir des services de santé reproductive de qualité, notamment des accouchements sans danger, tout en favorisant l’adoption de précautions universelles dans tous les établissements de santé », a déclaré Philderald Pratt, de l’UNFPA Libéria.

Deux employés de l’UNFPA font partie de l’équipe de gestion des cas du ministère de la Santé : ils dispensent des formations de gestion des cas et de prévention des infections sur le terrain et assurent la diffusion des informations ainsi que la distribution des produits aux prestataires de soins de santé. L’UNFPA collabore également avec ses partenaires afin d’informer les communautés sur la prévention de l’infection par le virus Ebola.

Le virus Ebola se manifeste parfois dans certaines régions d’Afrique subsaharienne, mais on recense généralement moins de 500 cas par an. Aucun cas d’Ebola n’a été signalé entre 1979 et 1994.

– Calixte Hessou

 

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