Les discours de haine empoisonnent les esprits.
Nous avons toutes et tous été témoins de leurs effets néfastes : violences, exclusion, discrimination, inégalités. Ils se nourrissent de la désinformation et de la polarisation de la société, ce qui nous éloigne les un·e·s des autres. Actuellement, les discours misogynes en particulier prolifèrent, car la technologie leur offre des moyens faciles de se répandre partout. Dans les cas les plus extrêmes, ils peuvent conduire aux meurtres de masse et au génocide. Les plateformes en ligne proposent peu de garde-fous pour limiter leur diffusion.
Les discours de haine en ligne semblent particulièrement impossibles à contrôler, mais les gouvernements, la société civile et les individus agissent, notamment par la puissance de l’éducation, pour s’y opposer. S’attaquer à cette question dans une perspective éducative implique le renforcement des politiques et des programmes éducatifs par des mesures spécifiques pour lutter contre les discours de haine. Cela peut aussi se traduire par des activités visant à aider les populations à développer leur esprit critique et à devenir des citoyennes et citoyens actifs qui soutiennent la paix et les droits humains.
Alors que nous célébrons la Journée internationale de lutte contre les discours de haine cette année, nous pouvons toutes et tous rendre les plateformes en ligne plus sûres. Les individus peuvent lutter contre la haine en modifiant leurs pratiques virtuelles et en appelant les autres à faire de même. Les entreprises de technologie doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre les discours de haine, notamment adopter des fonctionnalités de sécurité pour limiter la désinformation et la violence en ligne, et protéger les données personnelles. Pour que la sécurité soit renforcée, il faut que ces entreprises effectuent une gestion intentionnelle des menaces relatives au genre, et incluent les femmes et les filles dans la conception et le développement de leurs technologies. Les gouvernements et les associations professionnelles du secteur doivent élaborer et appliquer des réglementations pour rendre les technologies plus sûres.
L’UNFPA s’inscrit dans un mouvement mondial de lutte contre les discours de haine virtuels basés sur le genre. L’agence co-préside ainsi le groupe consultatif du Partenariat mondial d’action contre le harcèlement et les abus en ligne basés sur le genre, et a publié les Recommandations de l’UNFPA pour des technologies sûres et éthiques en matière de violence basée sur le genre et de pratiques néfastes. La campagne de l’UNFPA intitulée Le virtuel est réel offre un point de vue très personnel sur la violence en ligne, notamment sur les discours de haine servant à terroriser, déshumaniser et réduire leurs victimes au silence, et montre des témoignages de femmes qui l’ont combattue.
Pour répondre à la montée de la xénophobie, du racisme, de la misogynie, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de toutes les autres formes d’intolérance et de haine, le secrétaire général des Nations Unies António Guterres a lancé en juin 2019 la Stratégie et le plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine. Les discours de haine y sont définis comme « tout type de communication, qu’il s’agisse d’expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité. »
Ce plan d’action vise à intensifier les efforts de l’ONU pour traiter les causes et moteurs premiers des discours de haine, et à permettre des réponses efficaces à l’impact des discours de haine sur les sociétés, tout en mettant en place des stratégies conformes à la liberté d’expression.
Les discours de haine ne doivent pas l’emporter, et ils ne gagneront pas. Mais nous devons toutes et tous nous engager, nous informer et nous exprimer fermement pour lutter contre ce fléau mondial. « La haine reste la haine. Nous ne pouvons pas l’excuser. Nous ne pouvons pas l’ignorer », déclare la Dr Natalia Kanem, directrice exécutive de l’UNFPA, dans cette vidéo très forte. « La haine, ce sont des actes. La haine, ce sont des mots. La haine, ce sont des mots qui se transforment en actes. » Disons non à la haine.